TMS : quelle partie du corps est la plus touchée ? Causes et prévention

Le membre supérieur concentre plus de la moitié des déclarations de troubles musculo-squelettiques en milieu professionnel, selon les données de l’Assurance Maladie. Les pathologies de l’épaule ou du poignet surviennent majoritairement dans les secteurs de la manutention, de l’agroalimentaire et du soin. L’exposition répétée à certains gestes, postures et rythmes entraîne une part importante des arrêts de travail, avec des répercussions économiques notables pour les entreprises.Les stratégies de prévention s’appuient sur l’identification des facteurs de risque, mais l’implication réelle des employeurs reste inégale. La réglementation continue d’évoluer pour répondre à l’ampleur du phénomène.

les troubles musculo-squelettiques : comprendre un enjeu de santé au travail

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) se placent au sommet des préoccupations en matière de santé au travail. Les statistiques l’expriment sans détour : près de 9 maladies professionnelles reconnues sur 10 dans l’Hexagone relèvent des TMS. Pour les salariés, l’impact est concret : arrêts, douleurs, obstacles au maintien en poste. Pour les entreprises, chaque journée d’absence rebondit en désorganisation et en tension sur l’activité.

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Parmi ces troubles, muscles, tendons et nerfs sont les premières victimes. Trois exemples fréquents : le syndrome du canal carpien, l’épicondylite, les atteintes de la coiffe des rotateurs. Ces affections ne frappent pas au hasard ; elles prennent racine dans la répétition des mêmes gestes, le port de charges ou des postures qui malmènent les articulations. La vigilance en santé-sécurité au travail se révèle donc décisive pour préserver la stabilité des équipes et permettre à chacun de durer au poste sans être freiné par la douleur.

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Type de TMS Part des maladies professionnelles (%) Journées de travail perdues (France, 2022)
Syndrome du canal carpien 34 1 200 000
Épaule (coiffe des rotateurs…) 28 900 000
Épicondylite 14 360 000

Faire reconnaître les TMS en entreprise a totalement changé la donne dans la gestion des risques liés au travail. Certains secteurs, industrie, logistique, agroalimentaire, soin, sont en première ligne. Pourtant, aucune branche n’est vraiment épargnée. Autour de la table, ergonomes, médecins du travail et responsables RH cherchent ensemble les racines du problème et mettent au point des ripostes adaptées.

quelle partie du corps souffre le plus des TMS ? Focus sur les zones les plus exposées

Quand on ausculte les troubles musculo-squelettiques, un schéma clair ressort : les membres supérieurs sont les plus exposés. Poignets, épaules, coudes concentrent l’essentiel des diagnostics. Le syndrome du canal carpien, lié à la compression d’un nerf au poignet, domine largement le classement. Les profils concernés ? Opérateurs de chaîne, personnels médicaux sans relâche, employés de bureau rivés à leur clavier de longues heures. Leur quotidien est rythmé par des gestes identiques, qui finissent par s’ériger en parcours d’obstacles invisibles.

Immédiatement après, les atteintes de la coiffe des rotateurs surgissent chez celles et ceux qui travaillent fréquemment les bras levés : manutentionnaires soulevant à répétition, agents logistiques, soignants. L’épicondylite latérale, ou « tennis elbow », cible encore d’autres métiers. Toute activité demandant de serrer, visser, malaxer. Le technicien de maintenance ou l’artisan boulanger sauront de quoi il retourne.

Voici les localisations et les manifestations les plus courantes des TMS du membre supérieur :

  • Canal carpien : engourdissements, perte de force, fourmillements jusqu’à gêner certains gestes simples.
  • Épaule : douleur aiguë, mobilité réduite, inflammation tendineuse qui s’installe.
  • Coude : gêne à la prise d’objets, irradiation de la douleur dans l’avant-bras, gêne durable à la préhension.

Évidemment, le haut du corps ne porte pas tout sur ses épaules. Les douleurs lombaires et cervicales conservent leur part dans le paysage des maladies professionnelles, même si elles sont moins déclarées au titre des TMS. La carte des troubles évolue au fil des années et des modes de travail, mais les bras, poignets et épaules restent, aujourd’hui encore, les points de fragilité majeurs.

facteurs de risque et causes fréquentes : pourquoi les TMS apparaissent-ils ?

Pour saisir ce qui déclenche un trouble musculo-squelettique, mieux vaut regarder l’ensemble des paramètres en jeu. Rarement le fruit du hasard, ces affections jaillissent d’un certain cocktail : contraintes physiques, modes d’organisation et facteurs psychologiques s’entremêlent.

La répétition des mêmes gestes, quoi de plus banal en production ou à la chaîne ? Jour après jour, le tissu musculaire fatigue, s’irrite puis s’abîme. Ajoutons à cela des postures rigides ou inconfortables, bras en hauteur, dos voûté, station debout prolongée, et le terrain devient propice aux lésions. Chaque minute en mauvaise posture finit par peser lourd.

D’autres ingrédients entrent en jeu. Le mental et la pression chroniques favorisent aussi l’apparition de TMS. Course au rendement, cadences impossibles, manque de marge de manœuvre : tout cela accélère le prélèvement silencieux sur la santé physique. Plusieurs études l’affirment, le stress double le risque de voir apparaître un TMS.

Parmi les causes les plus fréquentes recensées par les professionnels, on retrouve :

  • Gestes répétés en continu, du début à la fin de la journée de travail
  • Positions inconfortables ou maintenues trop longtemps
  • Efforts physiques importants, manutention de charges
  • Organisation du travail générant des pics de pression et une accélération des cadences

La nature de l’activité fait souvent basculer l’équilibre. Les métiers de la chaîne, du soin, de la manutention, mais également l’univers du bureau exposent tous au danger, chacun à leur manière. Petit détail qui compte : l’ergonomie du poste, la hauteur de la table, la disposition du matériel. S’ajoutent à cela l’âge, l’état de santé préalable, les éventuels antécédents personnels. Autant d’éléments qui jouent sur la probabilité de voir un TMS s’installer.

douleur corporelle

prévenir les TMS au quotidien : conseils pratiques et ressources utiles

Avec le temps, les troubles musculo-squelettiques s’installent en silence. Pourtant, agir en amont reste possible. Tout commence par l’ajustement du poste de travail : un siège bien réglé, un écran à la bonne hauteur, des poignets non contraints. Les outils d’analyse et d’évaluation se sont multipliés pour repérer vite les points faibles, et adapter l’environnement sans attendre.

Fractionner les tâches et insérer des pauses, c’est réduire la casse. Quelques minutes pour détendre les muscles, changer de mouvement, varier les actions : le corps réclame sa dose d’alternance. Dans certaines entreprises, des exercices spécifiques sont proposés lors de moments de prévention TMS. Les retours sont nets : moins de douleurs déclarées, meilleure ambiance dans les équipes.

Pour être efficace, la prévention se construit à plusieurs. Responsables, équipes, représentants du personnel doivent unir leurs efforts. Repérer les situations à risque, échanger sur ce qui grippe la mécanique, solliciter l’évaluation d’un ergonome : ces démarches font progressivement évoluer l’environnement de travail.

Pour réduire durablement l’impact des TMS, voici des actions éprouvées à privilégier :

  • Ajuster le poste en suivant les principes d’ergonomie adaptés à l’activité
  • Ménager des temps de repos musculaire répartis sur la journée
  • Mettre à jour régulièrement l’évaluation des risques professionnels
  • Utiliser les ressources techniques et guides disponibles pour choisir les solutions adaptées à chaque poste

Réagir au moindre signal, douleurs furtives, gênes récurrentes, perte de mobilité, change la donne. Miser sur l’anticipation plutôt que sur la réparation, c’est donner corps à la promesse d’une vie professionnelle où le mouvement reste synonyme d’opportunité, non de souffrance.