La syllogomanie : une pathologie handicapante peu connue

logement d'une personne atteinte de syllogomanie

Selon l’Association américaine de psychiatrie, la syllogomanie est une pathologie mentale pouvant être affiliée à la catégorie des troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Cette pathologie consiste à thésauriser (ou accumuler) des objets de manière compulsive et excessive sans que l’on puisse attribuer à ces objets une quelconque valeur qui justifierait leur conservation.

Les personnes souffrant de syllogomanie sont incapables de se séparer des objets accumulés du fait du lien affectif qui les unit à ces objets et la souffrance qu’ils ressentiraient s’ils décidaient de s’en séparer. L’entassement des objets devient ainsi pathologique et peut même avec le temps constituer un danger du fait du désordre et de la promiscuité qui règnent dans la maison. Une forme extrême de syllogomanie existe, elle est qualifiée de syndrome de Diogène qui constitue en plus de l’entassement des objets à une situation caractérisée par des conditions de mauvaise hygiène concernant la personne et la maison. Il existe plusieurs sortes d’objets qui peuvent faire l’objet de l’accumulation à savoir les journaux et revues, des appareils électroménagers hors service, du textile et des ustensiles de toutes sortes. Cette forme de pathologie touche essentiellement des personnes du troisième âge vivant dans une certaine solitude. Elle entraîne des conséquences néfastes sur le bien-être corporel et mental de la personne qui en est atteinte.

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Quels sont les facteurs permettant d’identifier la syllogomanie ?

La syllogomanie se déclare par des symptômes qui sont propres à la maladie. La principale manifestation est la collection d’objets au-delà de toute mesure, lesquels ne présentent pas un intérêt particulier qui devraient expliquer leur accumulation. Ce besoin pathologique de conserver les objets évolue de pair avec une angoisse de s’en voir dépossédé. On relève une accumulation constitué d’un fatras d’objets divers et variés que l’on peut difficilement trier ou ranger du fait de la nature très hétéroclite de ces objets. Pour que l’on puisse établir valablement le diagnostic de la syllogomanie, il faut que ces symptômes soient observés depuis au moins six mois. La maison peut au fil des ans prendre l’aspect d’un bric-à-brac très chaotique du fait des objets qui prolifèrent de manière sauvage dans la maison.

chambre de syllogomane

chambre d’une personne atteinte de syllogomanie

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Il est difficile aujourd’hui de tirer des conclusions concernant la prévalence de la maladie compte tenu du faible nombre d’études qui existent sur le phénomène. Cependant pour ce qui est la France, on considère qu’il y aurait peu ou prou 200.000 personnes qui au minimum une fois dans leur existence ont éprouvé la pathologie. Le sexe féminin serait moins touché que les hommes.

Quelles sont les origines de la maladie ?

Les progrès de la recherche scientifique n’ont pas permis à ce jour d’établir clairement les causes qui sont à l’origine de la syllogomanie. Toutefois, quelques hypothèses ont été formulées par les scientifiques pour identifier les causes possibles de la maladie. La syllogomanie peut être une résultante du syndrome de Diogène qui conduit à une insalubrité des conditions d’habitat et à un isolement sur le plan socio-affectif qui peut aller jusqu’à une forme de réclusion sociale. La maladie peut également être due à la perte d’un être proche du fait du décès ou d’une séparation, l’accumulation serait ainsi une réaction à cette perte pour compenser la carence affective.

Quelles sont les conséquences de la syllogomanie ?

Sur le plan social et affectif, la principale conséquence est la marginalisation et le repli sur soi du fait du sentiment de honte ressenti. Sur le plan matériel, la personne souffrant de la pathologie du fait de la promiscuité et au mauvais entretien des appareils s’expose à des risques d’incendie. On peut noter enfin des troubles dépressifs.

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