D’après le service technique de l’habitat (STH) de la ville de Paris, qui lutte depuis 10 ans contre l’insalubrité des logements, ce serait plus de 2000 personnes qui seraient atteint du syndrome de Diogène au cœur de la capitale et encore plusieurs milliers en province. Pourtant, il est encore rare d’entendre parler de ce trouble du comportement. Les reportages TV ou les magazines de santé évoquent rarement ces cas de personnes qu’on appelle des « Diogène » car il s’agit d’un syndrome encore méconnu et peu compris par le secteur médico-social.
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C’est quoi le syndrome de Diogène ?
Le syndrome de Diogène est une forme de trouble du comportement qui peut prendre plusieurs formes mais qui se caractérise le plus généralement par un isolement social, l’incurie du logement, un manque d’hygiène corporelle et par l’accumulation d’objets et de détritus. Il arrive d’ailleurs assez régulièrement de confondre ce trouble du comportement, appelé syllogomanie, qui consiste à accumuler et à entasser des objets divers avec le syndrome de Diogène. La syllogomanie ou le collectionnisme sont bien des troubles comportementaux mais qui s’approche plus du TOC.
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La grande majorité des cas de Diogène sont des syllogomanes mais l’inverse n’est pas vrai. Le trouble de Diogène apparait alors plutôt comme un sous-groupe spécifique de la syllogomanie, auquel on peut ajouter les signes distinctifs énumérés plus haut, à savoir, le manque d’hygiène, l’isolement social et surtout l’absence totale de l’expression d’un besoin d’aide.
Comment reconnaitre un Diogène ?
C’est là que les choses se compliquent car les critères de détection sont très variables d’un cas à l’autre et la prévalence n’est pas si remarquable. D’après le Dr Jean-Claude Monfort, le spécialiste français du sujet, la caractéristique commune à tous les patients étudiés lors de son enquête en 2005 réside dans le fait que les » Diogène ne demandent jamais rien alors qu’elles auraient besoin de tout ».
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On note aussi un rapport disproportionné et extrême vis-à-vis de l’environnement qui les entoure. Un rapport excessif à l’hygiène, soit très soit plus généralement très sale, un rapport exagéré quant au logement, soit totalement vides soit entassé et enfin un rapporta aux autres démesuré, soit asocial soit très affable. Vous trouverez des informations encore plus détaillées sur le site www.syndrome-diogene.fr pour vous aider à identifier un cas.
Pourquoi associe-t-on le nom d’un philosophe grec à ce trouble du comportement ?
Diogène de Sinope est un philosophe grec du IVème siècle avant J-C, célèbre notamment car il est un des représentants les plus emblématiques de l’école cynique d’Antisthène. Il adopte un mode de vie peu commun sans hiérarchie ni élite. Lui et les autres disciples de l’école cynique dénoncent les conventions sociales, la richesse, la souveraineté et même les dieux. Ils considèrent que la vie doit être libérée de toute contrainte, de toute illusion où tout est fondé autour de la seule vertu. Ils s’estiment au-dessus des lois et des tabous.
Diogène vit sans aucune ressource, en s’efforçant d’avoir une vie plus saine et plus naturelle, à l’instar des animaux. Il vagabonde donc sans aucun but et vie de manière totalement libérée dans la rue. Il urine, se masturbe à la vue de tous et ne se lave que rarement. On dit que son seul toit fut un tonneau, c’est pourquoi il est aussi appelé le philosophe au tonneau. Son mode de vie loi des conventions sociales et à l’opposé de la vie quotidienne du quidam moyen ont inspiré les auteurs d’une publication dans une revue scientifique médicale, A. Clark, G. D. Mankikar et I. Gray, en 1975 qui ont choisi de donner ce nom aux personnes atteintes du trouble du comportement dont ils étudiaient les cas.